Séance d'information sur l'environnement
Dans la matinée du samedi 28 juin, nous sommes allés rendre visite à la jeune association YAAPA (Youth Again Aids and Poverty Association).
L’objectif de cette rencontre, était une séance d’information sur le film produit par Al Gore « An inconvenient Truth » au sujet de la pollution et des changement climatiques. A cette occasion nous avons présenté notre nouvelle stagiaire, Elisa, venue pour faire une étude sur le tourisme et plus spécialement sur le tourisme solidaire et l’impact qu’il pourrait avoir dans la région de Kigoma.
Les différents problèmes techniques lors de la projection nous ont permis d’entamer un débat et de donner les explications nécessaires à une meilleure compréhension de la chaîne : environnement (déforestation) pollution, changements climatiques…
Athanase qui traduisait en swahili et qui à force connaît à fond tous les sujets, leur a expliqué que la déforestation, nécessaire à la vie de tous les jours en Afrique, avait un impact sur le climat, par la disparition des forêts qui sont la principale source d’oxygène et de pluies. Ces jeunes, animés de bonne volonté et tout disposés à faire des ateliers en brousse sur ce sujet, ont demandé des arguments pour pouvoir diffuser l’information.
Nous avons précisé que nous savons pertinemment qu’il n’est pas rationnel de demander de stopper l’abattage des arbres, sans solution de rechange, sachant que le bois est le matériau utilisé par eux, comme il l’a été par leurs ancêtres, pour faire la cuisine, pour construire les habitations et aussi leur assurer, pour certains, une source de revenus, mais qu’il y avait tout de même des paramètres dont il fallait tenir compte. L’un d’eux est que tout le monde, aussi bien dans les gros villages que dans les villes, utilise le charbon de bois pour faire la cuisine et qu’il est bon de savoir qu’il faut 10 kg de bois pour faire 1 kg de charbon, donc qu’il est plus intéressant pour la préservation de la nature d’utiliser le bois directement plutôt que le charbon qui en consomme dix fois plus. Certains ont soulevé le problème majeur : ça concerne directement les autorités et elles devraient prendre des mesures contraignantes à l’encontre des personnes qui exercent ces activités. D’autres ont effectivement admis les faits, mais en précisant qu’il est difficile à une autorité de demander de stopper la production du charbon de bois, quand ces mêmes autorités ont un intéressement dans cette production.
Les mesures contraignantes ne règlent pas les problèmes, il faut que la population soit sensibilisée et comprenne pourquoi il faut adapter ses comportements à la situation actuelle. En effet, la surpopulation de la planète ne permet plus de continuer ainsi. La nature avait le temps de se régénérer : il faut compter 25 ans avant que des arbres deviennent vraiment exploitables et constituent une belle forêt, mais il vous faut 25 minutes pour en abattre un; vous devez comprendre et faire comprendre à la population que la végétation n’a plus le temps de se refaire une santé à ce rythme. La sècheresse s’aggravant de jour en jour, si rien ne change…
Donc vous avez deux axes à donner à votre campagne de sensibilisation :
- instruire les populations locales qu’il est préférable de faire la cuisine en brûlant directement le bois plutôt que le charbon qui nécessite une quantité dix fois supérieure
- il existe une politique instaurée par les autorités qui consiste à planter trois arbres lorsque l’on en coupe un, mais personne ne met cette consigne en application.
Des questions ont été posées ensuite sur la pollution causée par l’Occident, premier pollueur mondial et dont les répercussions se font sentir surtout en Afrique. Pourquoi les pays occidentaux, pour respecter leurs règlements respectifs et les accords signés à Kyoto viennent en Afrique pour continuer à faire ce qui a été déclaré nocif en Occident ? Comment explique-t-on qu’en Afrique nous avons des difficultés à atteindre une espérance de vie de 50 à 55 ans alors qu’en Europe on peut mourir à 100 ans ? Ces jeunes d’une vingtaine d’années ont avoué avoir peur de mourir !!!
Nous avons essayé de répondre à ces questions tout en précisant qu’il était difficile de justifier ces réponses uniquement par le sujet de la pollution et la préservation de l’environnement, mais que ça débordait beaucoup sur le domaine de la santé et surtout financier. Les producteurs de pollution étant les plus gros producteurs d’argent, ne voulaient pas s’engager dans une voie où ils auraient trop de dépenses à faire, ce qui fait qu’ils faisaient passer leur intérêts privés avant l’intérêt planétaire.
A la fin de la séance, il a été décidé que les membres de cette association (hommes et femmes) qui étaient vraiment intéressés par ce sujet devaient se porter volontaires pour constituer des équipes qui seraient formées plus en détails sur ces sujets et qui seraient envoyées dans différents secteurs géographiques afin de sensibiliser les populations sur les changements nécessaires à une meilleure qualité de vie.
Nous avons décidé communément de se revoir bientôt afin d’approfondir ce sujet, en leur apportant de la documentation.